De plus en plus d’épargnants souhaitent que leurs investissements s’inscrivent dans un cadre éthique. Les fonds ISR, de plus en plus nombreux, permettent de répondre à cette attente.

Longtemps ignoré des épargnants, l’investissement socialement responsable (ISR) prend de plus en plus d’ampleur. Selon les derniers chiffres publiés par Novethic, il représentait, au 31 décembre 2019, environ 278 milliards d’euros d’encours, soit une progression de 86 % par rapport à 2018 (149 milliards d’euros). Une tendance qui montre que les Français sont de plus en plus soucieux des impacts que peuvent avoir leurs comportements, y compris en matière d’épargne. Zoom sur ce type d’investissement qui a de beaux jours devant lui.

Vous avez dit ISR ?

Derrière cet acronyme « ISR » se cache finalement quelque chose d’assez simple : l’investissement socialement responsable. Une approche qui consiste pour un épargnant à sélectionner des produits financiers (actions, obligations, fonds d’investissements, non cotés…) en s’appuyant principalement sur trois critères liés au développement durable :1- un critère environnemental qui mesure l’impact « écologique » de l’activité de l’entreprise. Concrètement, il peut s’agir de la politique mise en place par l’entreprise pour lutter contre le réchauffement climatique ou pour diminuer sa consommation de ressources naturelles ;2- un critère social ou sociétal qui évalue le comportement de l’entreprise en termes de valeurs humaines vis-à-vis de ses collaborateurs, de ses clients, de ses fournisseurs (droits de l’homme, sécurité, égalité femmes-hommes, politique de rémunération…) ;3- un critère de gouvernance qui identifie la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée (répartition des pouvoirs, transparence sur la façon dont sont prises les décisions au plus haut niveau…).

En somme, l’ISR vise à favoriser le financement des entreprises et des entités publiques qui contribuent au développement durable, quel que soit leur secteur d’activité.

À côté de ces critères « éthiques ou sociétaux », bien entendu, l’investisseur ISR ne néglige pas, comme pour un investissement traditionnel, les critères financiers. Il s’agit d’identifier les points forts et les points faibles de l’entreprise en s’appuyant sur l’analyse de ses comptes, de son secteur d’activité, de sa performance économique, de son niveau de valorisation ou de ses perspectives de développement, et de ses choix stratégiques.

Les différentes formes de l’ISR

L’investissement socialement responsable est un terme générique. En réalité, il existe plusieurs types de fonds ISR :les fonds intégrant des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) qui vont sélectionner les entreprises affichant les meilleures pratiques environnementales, sociales ou de gouvernance dans leur secteur d’activité. En pratique, la sélection s’opère en se référant notamment aux notes attribuées par des agences de notation ;les fonds d’éthique qui vont exclure de leur sélection certains secteurs de l’activité économique qualifiés de néfastes. Grossièrement, les sociétés agissant dans les secteurs du tabac, de l’alcool, de l’armement, de la chimie, du nucléaire, de la pornographie, etc. ;les fonds thématiques qui se concentrent sur des entreprises présentes dans des secteurs d’activité liés au développement durable comme l’eau, le traitement des déchets, l’efficacité énergétique, les nouvelles technologies, la santé ou le changement climatique.

Un rendement attractif

Investir dans des produits « vertueux » pourrait laisser penser que la rentabilité n’est pas au rendez-vous pour les épargnants. Pourtant, une étude de 2015 de Friede, Busch et Bassen, qui a synthétisé pas moins de 2 200 études sur le sujet, confirme que les entreprises qui respectent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dégagent un supplément de performance économique stable dans le temps. Ainsi, les gestionnaires des fonds ISR qui sélectionnent strictement ces entreprises « vertueuses » assureraient à l’investisseur un léger surcroît de rendement par rapport à une gestion d’actifs plus traditionnelle. La preuve en est, toujours selon Novethic, que la moitié des 278 Mds€ d’encours collectés en 2019, correspondant à des fonds actions, ont affiché une performance moyenne de +28 %, supérieure à celle du CAC 40 (+26 %). La performance moyenne, toutes classes d’actifs confondues (hors monétaires), étant par ailleurs de +22 %.

Comment investir ?

Longtemps réservés aux investisseurs institutionnels, les particuliers peuvent désormais profiter de ce mode de gestion. Pour ce faire, ils ont la possibilité d’acquérir des parts de fonds ISR (OPCVM) directement via leur compte titre ordinaire ou leur plan d’épargne en actions. Autre possibilité, investir dans des unités de compte ISR et les loger au sein d’un contrat d’assurance-vie multisupport.

Enfin, l’ISR est également accessible dans le cadre de l’épargne salariale, via un plan d’épargne entreprise (PEE), par exemple, ou dans celui de l’épargne retraite avec le nouveau Plan d’épargne retraite. En pratique, il existe plusieurs centaines de fonds ISR ayant des caractéristiques très différentes. Outre les actions, il est ainsi possible d’investir dans des fonds obligataires, diversifiés ou monétaires. Une diversité qui permet de se constituer un portefeuille avec différentes classes d’actifs et niveaux de volatilité.

Par ailleurs, pour aider les investisseurs dans leurs démarches, les pouvoirs publics ont mis en place un label ISR qui doit permettre d’identifier facilement les fonds pratiquant l’investissement responsable et de leur donner ainsi un gage de confiance et de crédibilité. Label accordé aux fonds respectant un cahier des charges strict. Étant précisé que le label est accordé pour 3 ans, renouvelable.

Si vous souhaitez, vous aussi, choisir l’ISR et effectuer un acte d’investissement rationnel dirigé par des convictions et un volontarisme éthique, n’hésitez pas à contacter votre conseil pour étudier ensemble les solutions qui vous conviendront le mieux.

Gare aux frais !

Les fonds ISR affichent généralement des frais d’entrée et de gestion plus élevés que les fonds traditionnels. Ce surcoût étant justifié par les sociétés de gestion par un travail de recherche et de sélection plus important. Une donnée à prendre en compte pour s’assurer un rendement optimum.

Le saviez-vous ?
L’ISR trouve ses fondements chez les quakers. Dès le XVIIe siècle, cette communauté religieuse a souhaité réaliser des investissements financiers respectant ses valeurs morales. Valeurs qui prônent notamment la simplicité, la responsabilité sociale, l’équité. Se sont donc développés à leur initiative des fonds éthiques pratiquant l’exclusion de certains secteurs jugés immoraux (tabac, alcool, pornographie, jeux, armement). Cette approche a imprégné très fortement les débuts de l’ISR.


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