Assurance-vie et PER : concurrents ou complémentaires ?
Bien qu’offrant des règles de fonctionnement assez proches, l’assurance-vie et le PER peuvent être utilisés ensemble pour se constituer, au long cours, un patrimoine financer.
Lancé en octobre 2019, le Plan d’épargne retraite (PER) a su trouver son public. D’après les derniers chiffres de France Assureurs, plus de 12 millions d’épargnants en sont équipés.
Ce produit d’épargne de long terme a souvent été comparé à l’assurance-vie, tant ils partagent de points communs. Faut-il pour autant préférer l’un pour délaisser l’autre ? Éléments de réponse.
Le Plan d’épargne retraite : un produit dédié
Pour vous aider dans votre démarche de préparation à la retraite, le Plan d’épargne retraite (PER) est l’outil idéal.
Tout d’abord, il permet d’investir dans différents supports avec des niveaux de risques adaptés au profil de chacun (fonds en euros, OPCI, SCPI, FCPE, unités de compte en actions, en obligations…). Un panel de supports suffisamment important pour permettre une bonne diversification de son contrat et espérer un rendement dynamique.
En outre, pour simplifier la gestion de son épargne retraite, le PER permet de regrouper différents types d’épargne retraite, par exemple les PERCO, sur un seul et même contrat. Une possibilité intéressante à ne pas oublier.
Autre avantage, le PER offre un régime fiscal favorable. En effet, les sommes versées sur un Plan d’épargne retraite individuel sont déductibles fiscalement du revenu de l’épargnant ou de son bénéfice imposable, avec la possibilité de choisir son mode de déduction selon sa situation professionnelle (si on est travailleur non salarié, par exemple). Un contrat d’autant plus utile pour les foyers fortement fiscalisés (se voyant appliquer au minimum un taux marginal d’imposition de 30 %).
Mais attention, cette déductibilité fiscale a une limite. Une limite que chacun peut découvrir en lisant son avis d’imposition. En effet, une rubrique de ce document mentionne les plafonds d’épargne retraite. Ils correspondent aux sommes maximales qu’il est possible de déduire chaque année.
Précision : au cas où vous auriez épuisé l’ensemble de vos plafonds, vous avez la possibilité d’utiliser ceux de votre conjoint (marié ou pacsé). À condition, bien sûr, qu’il n’en ait pas lui-même l’utilité. Mais attention, n’oubliez pas, dans ce cas, de l’indiquer à l’administration fiscale (en cochant la case 6QR de votre déclaration de revenus). Car cette mutualisation des plafonds entre conjoints n’est pas automatique.
Information importante : si l’assuré fait le choix de déduire ses versements à l’entrée, cela signifie qu’à la sortie (généralement lors de la liquidation du contrat au moment de la retraite), la part de capital correspondant à des versements volontaires sera imposée à l’impôt sur le revenu. Les intérêts, quant à eux, seront soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 12,8 % (et 17,2 % de prélèvements sociaux).
Enfin, au moment de la liquidation du contrat à l’arrivée de la retraite, l’assuré pourra choisir la formule de sortie qui lui convient : rente viagère, capital ou panachage de ces deux modes de versement.
L’assurance-vie : une valeur sûre
« Le placement préféré des Français » partage, avec le PER, un certain nombre de points communs : offre importante de supports d’investissement, régime fiscal avantageux, clause bénéficiaire, choix du type de prestation à l’arrivée de la retraite… Mais l’assurance-vie a d’autres atouts à faire valoir.
Premier atout, sa fiscalité successorale. En effet, ce contrat permet de transmettre des capitaux (hors succession) au(x) bénéficiaire(s) désignés. Dans ce cadre, le contrat d’assurance-vie offre une exonération de droits de succession jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire (primes versées avant les 70 ans de l’assuré). Ce qui en fait un outil de transmission très efficace.
Second atout, l’assurance-vie se distingue du PER par le fait qu’elle offre plus de souplesse concernant la disponibilité des sommes versées. En effet, l’assuré peut réaliser, à tout moment, un prélèvement ponctuel pour faire face à une dépense imprévue ou encore procéder à un rachat total pour financer un projet. Ce que ne permet pas le Plan d’épargne retraite puisque l’épargne est bloquée jusqu’à la liquidation de la retraite.
Seules quelques exceptions sont prévues : financement d’une résidence principale et accidents de la vie (invalidité, décès, cessation d’activité…). Contrairement au PER, qui est un produit dédié à la préparation de la retraite, l’assurance-vie peut s’adapter aux changements et répondre à de multiples objectifs patrimoniaux comme épargner régulièrement, tenter de faire fructifier un capital, transmettre son patrimoine ou protéger son conjoint…
Jouer la carte de la complémentarité
Envisager l’ouverture à la fois d’une assurance-vie et d’un Plan d’épargne retraite afin de profiter des avantages de chaque formule est une bonne stratégie.
Comme nous l’avons vu, la déductibilité des versements réalisés sur un PER est plafonnée. L’une des stratégies à adopter peut consister à verser votre surplus d’épargne ou l’économie fiscale réalisée avec le PER sur votre assurance-vie.
Autre stratégie pour optimiser la transmission de votre patrimoine, coupler une assurance-vie (alimentée avant les 70 ans de l’assuré) dont la clause bénéficiaire est rédigée en faveur de vos enfants et un PER en faveur de votre conjoint.
Avec cette combinaison, vos enfants pourront, au décès, bénéficier des capitaux en profitant, chacun, d’un abattement de 152 500 €, de même que votre conjoint, qui, lui, est exonéré de toute fiscalité.
Comme vous pouvez le constater, ces outils peuvent être puissants s’ils sont bien maniés. Chaque cas étant unique, nous vous recommandons vivement de vous rapprocher du Cabinet afin que nous puissions vous proposer des solutions adaptées à votre situation familiale, à vos objectifs patrimoniaux et à votre horizon de placement. N’hésitez pas à nous contacter !