L’hôtellerie retrouve les 5 étoiles
Oubliée, la crise sanitaire qui avait mis l’hôtellerie mondiale à genoux ! Avec la reprise des voyages internationaux, le secteur a retrouvé son lustre et brille à nouveau à la Bourse.
Après 2 années de confinement lors de la crise du Covid, « l’hospitalité » (hôtellerie et loisirs) a plongé dans un abîme en 2020. Tel le phénix, elle renaît de ses cendres et ses scores boursiers depuis le début de l’année étonnent. Dans le passé, ce secteur, qualifié de « béni des dieux » par Sébastien Bazin, PDG d’Accor, affichait une croissance régulière mais n’avait pas particulièrement soulevé l’enthousiasme des investisseurs, notamment en Europe. Aujourd’hui, ils sont séduits à la fois par les excellents résultats publiés l’an dernier par les grands hôteliers cotés et par leurs perspectives.
Des prix qui explosent
À l’heure où des questions se posent sur la croissance économique, freinée par une hausse inédite des taux d’intérêt pour contenir l’inflation, l’hôtellerie profite d’un environnement toujours porteur. Par exemple, selon les dernières statistiques de STR, cabinet spécialisé dans les données de l’hôtellerie mondiale, le RevPar en Europe de l’Ouest (revenu par chambre disponible), le baromètre le plus suivi par les analystes financiers, a progressé de 13 % en un an, et surtout affiche un rebond de 34 % par rapport à 2019, soit avant la crise du Covid. Cette performance est surtout portée par les prix qui explosent : +40 % en juillet par rapport au même mois en 2019. De son côté, l’hôtellerie américaine se stabilise, après une nette amélioration en 2022.
Il suffit de jeter un œil sur les parcours boursiers des grands noms américains (Marriott, Hilton…), proches des plus hauts historiques, pour comprendre que l’appétit pour ces valeurs ne date pas d’hier. Contrairement aux entreprises européennes, ces groupes avaient choisi depuis bien longtemps un modèle « asset light », adopté ces dernières années par Accor (Raffles, Sofitel, Mercure, Novotel, Ibis…). Ne plus posséder les actifs et ne plus assumer les plus gros investissements furent les clés du succès des Américains, qui ont également développé des programmes de fidélité très ingénieux. Ils restent, grâce à des rachats d’actions ahurissants (par exemple, 2,5 Md$ pour Marriott), les chouchous de Wall Street. Accor, sixième groupe mondial, est en train de rattraper son retard. Les prochains événements (la Coupe du monde de rugby, l’Euro de football et les JO de Paris) devraient l’y aider.
Les principales valeurs du secteur | ||
Valeurs | Évolution sur 1 an | Évolution sur 5 ans |
Accor | +37 % | -26 % |
Hilton Worldwide Holdings | +14 % | +86 % |
InterContinental Hotels Group | +24 % | +28 % |
Marriott International | +29 % | +51 % |
Monte-Carlo Société des bains de mer | +28 % | +117 % |
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