Le réarmement européen porte aux nues les valeurs de défense

« L’Europe de la défense s’est enfin réveillée », a réaffirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’occasion de la tenue du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui s’est tenu à La Haye (Pays-Bas) fin juin.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie avait constitué un premier « wake up call » pour le Vieux Continent mais les exigences de Donald Trump et la menace de l’abandon du parapluie américain brandie à la conférence de Munich sur la sécurité, en février dernier, ont lancé un mouvement de réarmement massif de ce côté-ci de l’Atlantique.

Les 32 membres de l’Otan (dont 29 Européens) se sont ainsi accordés pour porter leurs budgets militaires de 2 à 5 % du PIB, soit potentiellement près de 1 000 milliards d’euros supplémentaires chaque année.

Parallèlement, l’Union européenne, et surtout l’Allemagne, se sont mis en ordre de marche pour financer ces nouvelles ambitions. Et cette fois-ci, l’Europe veut favoriser les industriels européens.

Multiplié par 2, 3 ou plus

Face à ce changement de paradigme, les valeurs européennes de la défense, déjà recherchées depuis 2022, se sont envolées depuis le début de l’année. L’engouement pour les groupes allemands, comme Rheinmetall (premier bénéficiaire des dépenses allemandes et contractant de l’Otan), s’est renforcé (+180 % depuis janvier 2025) mais, cette fois-ci, tous les groupes présents dans le militaire en ont profité : +70 % et +50 % respectivement pour Thales et Dassault Aviation, +107 % pour SAAB, le fabricant suédois des avions de combat Gripen.

Les valeurs moyennes ont également bénéficié de ces promesses de « supercycle de croissance » à l’image d’Exail Technologies (+440 %), dont le succès des drones maritimes a permis d’atteindre un cours historique.

Le secteur a également profité d’un soutien boursier plus « mécanique » lié à l’afflux de capitaux en raison de l’abandon progressif d’une partie des restrictions éthiques appliquées par certains fonds au secteur. Une réorientation de flux financiers qui pourrait se poursuivre quelque temps encore et continuer à tirer les valeurs en Bourse.