Le courant passe pour les valeurs électriques
Le troisième cycle historique d’électrification est soutenu par le besoin de réduire les émissions de CO2 et par la course énergivore à l’intelligence artificielle.
Le calcul donne un peu le vertige : la part de l’électricité dans la consommation mondiale d’énergie passerait d’environ 22 % actuellement à 50 % en 2050. Dans un monde où les big tech vont au bout de leurs projets d’intelligence artificielle, où les voitures électriques se substituent au moteur thermique, où les pompes à chaleur prennent la place des chaudières au gaz, nous aurons, effectivement, besoin de beaucoup plus d’électricité. De l’électricité bien entendu totalement décarbonée pour répondre aux objectifs de la lutte contre le changement climatique.
Des chantiers colossaux
Pour faire face à l’explosion de la demande, il faudra multiplier les connexions – sous-marines ou terrestres –, construire de nouveaux réseaux et rénover les anciens. Cela explique le virage stratégique du fabricant de câble Nexans, qui se recentre sur l’électrification (70 % des ventes aujourd’hui), en cédant des actifs dans les câbles destinés à l’automobile ou aux télécommunications. «
L’apport des data centers
L’électrification en cours représente un immense débouché pour l’industrie, mais elle génère aussi une forte demande de services spécialisés. Ce que fournit un acteur comme Spie, dont la valeur boursière a d’ailleurs triplé en 5 ans.
Autre élément à ne pas perdre de vue : ces dernières années, l’essor des centres de données, alimenté par la course à l’intelligence artificielle, a dopé les perspectives du secteur électrique. L’impact positif est direct pour des groupes comme Legrand et Schneider Electric qui fournissent des instruments de pilotage, de protection ou de refroidissement des installations. Ils pourraient en tirer jusqu’à un quart de leur chiffre d’affaires. Et pour mieux mesurer le poids de ces acteurs, rappelons que l’an dernier, la consommation mondiale d’électricité des data centers (415 térawattheures) s’est placée entre celle du Royaume-Uni et de la France. Si cette consommation double comme prévu d’ici 2030, ce serait l’équivalent de l’entrée sur le marché de la demande d’électricité d’un pays comme l’Allemagne…
Les principales valeurs du secteur | ||
Valeurs | Évolution sur 1 an | Évolution sur 5 ans |
Legrand | +28 % | +85 % |
Nexans | +8 % | +171 % |
Rexel | +19 % | +156 % |
Schneider Electric | -9 % | +101 % |
Spie | +29 % | +229 % |