L’IA propulse les semi-conducteurs vers de nouveaux sommets
L’irruption des agents d’intelligence artificielle, comme ChatGPT, a déclenché une ruée vers les processeurs graphiques qui permettent de les faire fonctionner.
On associe le plus souvent l’intelligence artificielle à ChatGPT, l’agent virtuel de l’entreprise américaine OpenAI, apparu en novembre 2022. Mais celui-ci n’aurait jamais atteint son niveau de performance sans les produits d’un certain concepteur américain de semi-conducteurs : Nvidia. L’entreprise, jusqu’alors principalement connue des aficionados des jeux vidéo jusqu’à la percée de l’IA, dispose d’une avance technologique considérable en matière de développement de processeurs graphiques – aussi appelés GPU. Sans eux, impossible d’entraîner aussi efficacement les derniers modèles de langage qui se cachent derrière ChatGPT et ses rivaux. L’IA promet des gains majeurs de productivité : 58 % des actifs qui l’utilisent jugent déjà qu’elle leur fait économiser 5 heures de travail par semaine, selon une étude du Boston Consulting Group. C’est pourquoi le cours de Nvidia a explosé de plus de 1 300 % en 3 ans, du jamais-vu. La société est devenue, fin octobre, la première à franchir le seuil des 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Le succès de Nvidia fait des émules
La réussite de Nvidia a fait des émules. Certaines tâches d’IA requérant une puissance de calcul moindre que celle offerte par les GPU de Nvidia, les produits de son rival AMD, plus offensif en matière tarifaire, séduisent aussi. Ce qui a fait bondir le cours du groupe, lui aussi basé en Californie, de 300 % depuis novembre 2022. Cette année, c’est au tour de Micron Technology de tirer son épingle du jeu, avec une hausse de 130 %. L’entreprise de l’Idaho dispose d’une technologie complémentaire de celles de ses compatriotes : ses puces de mémoire permettent de faire transiter l’immense quantité de données que nécessitent les usages d’IA.
En Europe, le groupe néerlandais ASML Holding a démontré qu’il est un maillon essentiel de la chaîne de valeur : il fabrique les machines servant, entre autres, à produire les GPU de Nvidia. À noter que si les fabricants de semi-conducteurs du Vieux Continent ont jusqu’ici moins profité de l’avènement de l’IA, les choses pourraient changer. Le franco-italien STMicroelectronics a notamment une carte à jouer, puisqu’il a imaginé des composants à même d’optimiser l’alimentation électrique des serveurs sur lesquels tournent les modèles d’IA.
| Les principales valeurs du secteur | ||
| Valeurs | évolution sur 1 an | évolution sur 5 ans |
| Nvidia | +53 % | +1 330 % |
| AMD | +82 % | +199 % |
| Micron Technology | +130 % | +324 % |
| ASML Holding | +50 % | +173 % |
| STMicroelectronics | -11 % | -26 % |